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LE PS POURSUIT LA SURENCHÈRE SÉCURITAIRE

mardi 18 septembre 2012, par Secrétariat jeune


Jean-Luc Mélenchon a qualifié de « session du temps perdu » les 100 premiers jours du mandat de François Hollande. Si on attendait le changement, on ne peut pas dire que le bilan soit concluant. En revanche, Manuel Valls a fait des siennes.

Chasse aux Rroms

Le 4 octobre 2011, sur son site internet, le PS qualifiait la politique de Nicolas Sarkozy vis-à-vis des Roms d’ « offensive stigmatisante et répressive », allant même jusqu’à en constater « l’inhumanité ».

Pourtant, Guéant doit être fier de son successeur, qui suit ses traces et s’est lancé dans une véritable chasse aux Rroms.

Ce sont des centaines de familles qui se sont retrouvées expulsées de leurs campements à Lyon, Lille et Marseille, sans avoir la possibilité d’emporter leurs affaires.

Comme à l’époque de Sarkozy, c’est en plein mois d’août que ces expulsions sont survenues, quand beaucoup de gens sont partis en vacances. Un hasard ?

A Lille, il a été prétexté que c’était pour des raisons de salubrité des campements. Pourtant, les familles qui ont été traquées pendant des jours par la police, les empêchant de poser leurs affaires où même de s’arrêter quelque part, n’ont pas l’air de mieux vivre. Installées dans des campements de fortune, sans même un accès à l’eau, c’est une vraie urgence.

La solidarité s’est organisée autour d’un collectif qui cherche à répondre à l’urgence matérielle, mais ne pose pas la question d’une solution durable et sans lier ces expulsions avec les paradoxes de la société capitaliste.

Flicage des quartiers populaires

Et la stigmatisation ne s’arrête pas aux Rroms. Le 14 août ont eu lieu des émeutes à Amiens-Nord, suite à un contrôle de police sur une famille en deuil. Comme quoi, de ce côté là non plus, rien n’a changé.

Ce n’est pas la fin des contrôles au faciès. Manuel Valls, présent dans l’après-midi a tenu un discours qui s’est voulu humoristique, assurant qu’il n’était pas là pour « passer le quartier au kärcher », en écho aux propos de Nicolas Sarkozy. Pourtant, ce sont bien des mesures répressives qu’il a annoncées, plus de 200 CRS en armes ont été déployés pour quadriller la zone. C’est une négation totale des causes sociales de la mobilisation de ces jeunes. En même temps, se poser la question des raisons profondes de leur révolte serait sans aucun doute désavouer la politique à venir de ce gouvernement, notamment vis-à-vis de la jeunesse.

Les Rroms, les jeunes, les travailleurs,... On voit bien quels sont les ennemis déclarés du nouveau gouvernement, à défaut de s’attaquer aux capitalistes. La surenchère sécuritaire à laquelle se livre le PS n’est en rien une solution à la crise, qui devrait pourtant être leur priorité. Mais quoi de mieux que la politique du bouc émissaire pour faire oublier l’incompétence des dirigeants et leur absence totale de volonté de remettre en cause le système ? Les mesures sécuritaires n’ont jamais protégé que la classe dominante, et seul un renversement du capitalisme offrira un avenir à notre camp social.

Violaine (Comité jeunes Lille)