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BATTONS NOUS POUR LE RETRAIT DE LA NOUVELLE CONTRE-RÉFORME DES RETRAITES !

lundi 7 octobre 2013, par Secrétariat jeune


Mardi 27 août, le gouvernement Hollande a annoncé officiellement sa nouvelle réforme des retraites. Au programme, cotiser plus et... travailler plus. Dans la continuité de celle de Sarkozy en 2010, cette nouvelle reforme s’attaque frontalement aux acquis sociaux des jeunes et des travailleurs. Les deux mesures principales sont l’augmentation de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite pleine et la hausse des prélèvements. Pour faire passer la pilule, le gouvernement annonce dans le même temps des mesures en faveur des jeunes. Mais qu’en est-il vraiment… décryptage !

La première mesure importante est donc l’augmentation de la durée de cotisation de 41,5 à 43 ans, mesure qui touchera tous les moins de 40 ans. Pour faire passer cette mesure, le gouvernement reprend l’argument de la droite « l’espérance de vie augmente, il faut donc travailler plus longtemps pour rééquilibrer les comptes ». Pourtant cette affirmation est fausse car depuis 2012 l’espérance de vie des femmes est en baisse et celle des hommes stagne. L’espérance de vie en bonne santé est elle en recul depuis 2008. On nous propose donc de travailler plus longtemps alors que nous vivons moins longtemps et moins bien. Déjà aujourd’hui une grande partie des travailleurs n’arrive pas à cotiser les 41,5 annuités et n’ont donc pas de retraite pleine. Avec l’augmentation à 43 annuités l’objectif est clair, ils veulent baisser le montant de nos retraites.

La deuxième mesure concerne la hausse des cotisations retraites de 0,15 à 0,3 de 2014 à 2017. Concrètement pour un salarié gagnant le SMIC cette hausse se traduira par une perte de 54 euros par an. Le gouvernement justifie cette mesure en expliquant qu’il faut rembourser à court terme le déficit de la sécurité sociale qui atteindra 20 milliards d’euros en 2020. Pourtant ce même gouvernement avait trouvé au début de son mandat 20 milliards d’euros pour « la compétitivité des entreprises ». Il est donc prêt à débourser cette somme pour sauver les profits mais pas pour sauver nos retraites… Cette hausse est présentée comme juste car elle touche les salariés et les entreprises mais Hollande a dans le même temps promis au patronat un allègement de 35 milliards d’euros lors de la réforme du financement de la protection sociale et des allocations familiales en 2014. Où est la justice, quand on promet de rendre 3 ou 4 fois plus au patronat que ce qu’on lui prend, alors qu’on met à la diète tout le reste de la population ?

Le problème de fond sur le déficit de la caisse retraite réside dans le nombre de chômeurs qui ne peuvent pas cotiser et dans les faibles salaires qui réduisent les cotisations. On estime par exemple qu’un million d’emplois créés et 300 euros d’augmentation de salaire pour tous permettraient à la caisse retraite d’empocher 10 milliards d’euros. Pour s’attaquer au « problème » des retraites, la priorité est donc d’interdire les licenciement et d’imposer au patronat et au gouvernement des augmentations de salaire.

Enfin le gouvernement a annoncé des mesures pour les jeunes. Notamment la possibilité pour les étudiants de racheter leurs années d’études en année cotisées pour compléter leurs trimestres. Mais aujourd’hui aucun étudiant n’est capable de débourser plusieurs centaines d’euros pour racheter des trimestres. Déjà qu’un étudiant sur deux est obligé de se salarier pour payer ses études. En vérité cette réforme condamne un peu plus la jeunesse, car l’augmentation à 43 annuités ne donne plus aucune chance d’avoir une retraite ou alors avec une pension minuscule. Et si nos anciens restent plus longtemps sur le marché du travail, c’est autant de postes qui ne se libèrent pas pour la nouvelle génération. Et donc ce sera une augmentation du chômage pour les plus jeunes.

Cette réforme n’offre aucun avenir, ni à la jeunesse ni au monde du travail. La seule solution est de s’y opposer dès la rentrée. Le 10 septembre aura lieu une première journée nationale de mobilisation. Dès cette date il faut se mobiliser avec les salariés et construire un mouvement d’ensemble de toute la société pour obtenir le retrait de la réforme. Ce sera aussi l’occasion d’exprimer nos revendications contre l’austérité imposée sur nos facs et nos lycées.