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Chômage des jeunes et qualifications professionnelles

vendredi 16 septembre 2011, par Secrétariat jeune


Le calcul du chômage des jeunes est souvent l’objet de polémique. Il est plus élevé que la moyenne mais ce fait est aussi utilisé par le gouvernement et la droite pour justifier des solutions spécifiques du type contrat jeune précaire etc. Car selon eux le chômage élevé des jeunes n’est pas le fait du patronat ou du marché du travail mais d’une inadaptation des jeunes au marché du travail. Ainsi pour résoudre ce problème se multiplient les contrats spécifiques et l’adaptation des diplômes aux besoins des entreprises. Cependant il existe bien un problème en partie spécifique du chômage des jeunes mais qui est lié au fait que les jeunes sont utilisés comme variable d’ajustement sur le marché du travail. La crise en donne un bon exemple, même si il est aussi limité comme on le verra par la suite : pendant les grosses vagues de licenciements que l’on a connu en 2009, les premiers à se faire virer étaient les jeunes car ce sont aussi eux qui occupaient les postes les plus précaires, notamment l’intérim. C’est la règle du marché qu’on appelle « last in, first out » : dernier arrivé, premier dehors. Les jeunes sont donc plus particulièrement victimes du chômage... parce qu’ils sont jeunes ! Et être jeune sous le capitalisme cela veut dire occuper une place spécifique dans l’appareil de production. Les jeunes y sont engagés soit depuis peu, soit de manière incomplète (boulot pour financer ses études etc.). Pour donner quelques chiffres sur le chômage des jeunes, on peut citer les chiffres donnés par le BIT : à l’échelle mondiale, le taux du chômage des jeunes est de 13 % contre 4,9 % pour le reste de la population active. En France, ce taux est de 23,5 % contre 9,7 %.

Cette place spécifique dans l’appareil de production n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat des attaques combinées de la classe dirigeante et du développement du capitalisme. En effet, ce n’est pas simplement une question d’âge ou de génération nouvellement arrivée sur le marché du travail qui expose les jeunes à la précarité et au chômage. C’est aussi le produit de la place spécifique que la classe dirigeante veut leur donner en créant des statuts spécifiques pour les jeunes, en quelque sorte dérogatoires aux garanties collectives que les salariés peuvent avoir sur le marché du travail. Ainsi, cette place spécifique de la jeunesse sur le marché du travail est un problème pour l’ensemble des travailleurs. Car en s’attaquant à une partie de la classe ouvrière, ce sont les conditions de travail de l’ensemble des travailleurs qui sont ainsi remises en question. Cela instaure une concurrence qui sert à tirer l’ensemble des conditions de travail vers le bas, qui sert à niveler les salaires vers le bas, à faire augmenter la précarité, à briser toutes les garanties collectives qui peuvent encore exister. De ce point de vue, les jeunes constituent une catégorie particulière de l’armée de réserve des travailleurs que le capitalisme utilise en fonction de ses besoins et met sur la paille en temps de crise.

Depuis plusieurs dizaines d’années l’objectif de la classe dirigeante est de faire baisser le coût du travail pour maximiser ses profits. Cela veut dire comprimer la part des salaires dans la richesse produite. Cela passe par le gel des salaires mais aussi par des exonérations de cotisations patronales, les fameuses « charges sociales », car dans le salaire, il n’y pas que le salaire direct, net, il y a aussi tout ce qui va dans les caisses de la sécurité sociale et que les patrons ont de moins en moins à prendre en charge. Et cette politique ne va pas en diminuant. François Hollande, dans une tribune dans le Nouvel Observateur cet été explique à la manière d’une Laurence Parisot : « Il n’est plus possible d’alourdir le coût du travail […]. C’est pourquoi je propose un basculement des cotisations patronales de la branche famille vers des prélèvements d’Etat. » Un coût du travail trop important qui plombe les possibilités d’embauches des entreprises... c’est la rengaine quotidienne du patronat qui justifie ces politiques.

La baisse du coût du travail, c’est tout simplement moins d’argent dans les poches des travailleurs et plus pour le capital. Pour illustrer cela, on peut regarder la manière dont la répartition des richesses a évolué sur les 40 dernières années. Vers la fin des années 70, pour 100 euros de richesses produites, 70 € allaient dans la poche des travailleurs et 30 € allaient au capital. Aujourd’hui, ce ne sont plus que 60 € qui vont dans la poche des salariés contre 40 € qui vont au capital. Ces 10 points du PIB représentent aux alentours de 160 milliards d’euros par an (à vérifier) qui nous sont directement volés par la classe dirigeante. C’est cela la baisse du coût du travail.

Pour parvenir à cette fin, les jeunes sont une cible privilégiée. Comme dit plus haut, en les extrayant des cadres collectifs qui garantissent des droits aux travailleurs, on peut augmenter cette baisse du coût du travail. Le CPE, que Villepin a tenté de mettre en place en 2006 et qui prévoyait entre autre une période d’essai de 2 ans pour les moins de 25 ans, poursuivait cet objectif. Il fallait s’attaquer à un marché du travail trop « rigide », « pas assez flexible », pour soit disant régler le problème du chômage des jeunes. En réalité, il fallait surtout fournir aux patrons une main-d’oeuvre ultra-précaire, corvéable à merci et pouvant s’ajuster aux fluctuations économiques. Imaginez un CPE existant en 2009 ! Pour faire sortir de l’entreprise des milliers de jeunes salariés, plus besoin de licencier ! Il suffit de mettre fin à la période d’essai, ce qui n’a besoin d’aucune justification et ne coûte rien.

Mais quel lien avec le diplôme ? Avec la question des qualifications professionnelles ? Et bien il s’agit, pour caricaturer un peu d’obtenir le même résultat qu’avec un CPE mais sans le CPE. La logique est assez simple : plutôt que de s’attaquer aux jeunes comme nouveaux entrant sur le marché du travail, comme nouveaux travailleurs, qui même si ils sont de ce fait fragiles peuvent quand même faire valoir quelques droits, ou prendre contact avec un syndicat etc. on s’attaque aux jeunes en tant que futurs travailleurs, donc avant qu’ils occupent leur poste. Dès lors, comment faire valoir ses droits quand structurellement vous n’y avez pas droit ! Structurellement car il s’agit de briser la qualification professionnelle, c’est à dire précisément ce qui donne droit à ces garanties en termes de salaires, de conditions de travail etc. Et pour briser ces qualifications, s’attaquer aux diplômes est l’un des meilleurs moyens. Car si la qualification ne se résume pas qu’au diplôme (expérience professionnelle, formation interne à l’entreprise etc.) elle en dépend pour une bonne part et en tous cas pour une part très importante pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail, donc les jeunes... En effet, Nico Hirtt définit le diplôme comme « un ensemble reconnu de savoirs et de savoir-faire, qui fait l’objet de négociations collectives et qui confère des droits en matière de salaire, de conditions de travail ou de protection sociale. »

Il y a donc là une sorte de jeu de domino (diplôme – qualification – garantie collective – salaire – condition de travail – chômage) qui au niveau des jeunes mais aussi de l’ensemble des travailleurs permet au patronat d’élever le niveau d’exploitation de notre classe.

L’enjeu de la discussion est donc de comprendre en quoi l’attaque sur les qualifications professionnelles est l’une des plus grave pour l’ensemble des travailleurs et les revendications d’urgence que nous pouvons mettre en avant sur la question dans le cadre de la campagne présidentielle.

1 - Les jeunes face à la crise

L’une des conséquences de la crise à l’échelle internationale et particulièrement dans les pays industrialisés a été une forte augmentation du chômage de l’ensemble de la population. Aujourd’hui dans la zone Euro, le chômage évolue entre 4 % en Autriche et 21 % dans l’Etat Espagnol. Dans des pays du centre de l’Europe comme la France, le taux de chômage est de 9,7 %. Cela représente plus de 4 millions de chômeurs en France dont la durée moyenne de maintien en période de chômage est de 444 jours (source Eurostat et Gecodia). Aux Etats-Unis, toujours selon les chiffres officiels, le taux de chômage s’établit à un peu plus de 9 %. Le capitalisme utilise le chômage et les chômeurs comme armée de réserve qu’il utilise en fonction de ses besoins. Pour faire simple en période de prospérité économique, ou plutôt d’expansion du capital, le nombre de chômeurs diminue. En période de crise, le capitalisme expulse du marché du travail beaucoup plus de gens. Le chômage n’est donc pas un accident de parcours dans le système actuel. Mettre fin au chômage signifie rompre avec les conditions d’exploitation capitaliste. De même, les chômeurs sont des travailleurs que l’on a privé d’emploi, ou plus précisément que le patronat a privé d’emploi car c’était sa solution, à l’échelle d’une entreprise ou à plus large échelle pour maintenir des conditions d’exploitation lui permettant d’assurer un profit maximum.

L’augmentation importante du chômage que nous connaissons aujourd’hui est bien une conséquence de la crise. En France, on établissait le taux de chômage fin 2007 et jusqu’au deuxième trimestre de 2008 à environ 7,8 %. Il y a donc une augmentation de 2 points depuis le début de la crise. Evidemment, ce sont là les chiffres officiels. Comme l’ensemble des données présentes dans le topo, ces chiffres sont issus des sites des institutions dirigeantes. Leur véracité peut donc être largement remise en question. Mais ce n’est pas cela qui nous intéresse ici puisque nous les utilisons comme des indicateurs. Et lorsque qu’avec ces mêmes méthodes de calcul on compare deux périodes différentes, avant et après le début de la crise, on obtient bien une tendance importante à l’élévation du nombre de chômeurs.

Mais ces données ne font qu’indiquer cette élévation. Pour en comprendre les raisons il faut analyser l’origine de la crise du capitalisme que nous connaissons depuis 2008. En effet, l’augmentation du chômage n’est pas un phénomène conjoncturel dût à un affolement passager des bourses. Il est lié à la racine même de la crise. Et est donc appelé à se poursuivre durablement. Cette élévation du taux de chômage a toujours accompagné les grandes crises du capitalisme. Suite à la crise de 1929, le taux de chômage a atteint 24,9 % aux Etats-Unis. En Allemagne il était de 25 % en 1932. De la même manière à l’époque qu’aujourd’hui, cette augmentation brusque du chômage qui vient frapper la classe ouvrière est dût à la crise de surproduction capitaliste.

Sans rentrer dans les détails, il est important d’en dire quelques mots pour en comprendre le mécanisme. Le capitalisme est un système basé sur la recherche du profit maximum pour une minorité d’exploiteurs. Si les capitalistes forment une seule et même classe qui sait bien défendre ses intérêts, ils sont aussi en concurrence les uns avec les autres. Chacun essayant de surpasser l’autre, d’être le gros poisson qui mangera le petit. Les capitalistes, pris individuellement cherchent à produire toujours plus, au coût le plus faible et à vendre leur marchandise sur le marché. Ce dernier aspect est très important. Le capitaliste cherche à vendre ses marchandise car sinon il ne peut pas réaliser son profit. Le capitaliste vend donc ses marchandises, soit à un autre capitaliste (si il produit des machines pour un autre par exemple) soit aux consommateurs, c’est à dire essentiellement les travailleurs.

Or arrive un moment où le système produit en trop grande quantité par rapport à la demande solvable car elle-même s’effondre sous le coup des politiques libérales menées depuis des années pour garantir un taux d’exploitation élevé. D’où le développement de tout un tas d’artifice comme les subprimes qu’on a dit à l’origine de la crise pour permettre à la production d’avoir toujours un marché suffisant pour s’écouler. Mais au bout d’un moment les gadgets craquent et il y a crise de surproduction. Pour la bourgeoisie il s’agit donc maintenant de liquider de grande quantité de capital accumulé ce qui se traduit par les politiques de baisse de la production (chômage technique, licenciements, ...) et d’expansion agressive (guerre, ...).

L’augmentation du chômage est donc liée à cette nécessité, du point de vue des capitalistes, de sortir de la crise. Et pour cela, il faut nous la faire payer au prix fort.

L’augmentation du chômage touche donc toutes les catégories de la population. La crise percute de plein fouet tout notre camp social et se couple aux attaques de la classe dirigeante pour nous en faire payer le prix fort, à grands renforts de plan d’austérité.

Mais les jeunes sont-ils plus particulièrement touchés par la crise ? En sont-ils la première victime comme nous l’expliquons souvent ?

Oui et non.

Non tout d’abord car les jeunes sont touchés par la crise au même titre que le reste des travailleurs. Quand on étudie l’évolution du chômage avant et après la crise à l’échelle internationale on constate que en 2007 le taux de chômage des adultes étaient de 4,2 % et qu’en 2009 il était de 4,9 %. Pour les jeunes, il passe de 11,9 % à 13 %. Il y a donc une augmentation plus importante du taux de chômage chez les jeunes. On peut donc penser que le début de la crise a été plus violente pour les jeunes car leur taux de chômage a plus augmenté (1,1 point supplémentaire contre 0,7 point). Or c’est faux. Le transfert de travailleurs ayant un emploi vers les chômeurs a été de 14,6 % chez les adultes et de 9 % chez les jeunes. Le ratio (taux de chômage des jeunes)/(taux de chômage des adultes) a même diminué passant de 2,8 à 2,7. Au delà des chiffres, il y a donc un certaine stabilité : quand on est jeune, avant ou pendant la crise, on a toujours environ 3 fois plus de chance d’être au chômage que quand on est un adulte. Et la crise a envoyé vers le chômage plus de travailleurs adultes que de jeunes travailleurs.

Ce qu’il est donc important de comprendre c’est que la crise en tant que telle ne touche pas de manière plus violente les jeunes. La crise vient percuter toute la classe ouvrière et les jeunes sont touchés au même titre que l’ensemble des travailleurs. Il n’y a pas de crise spécifique pour les jeunes par contre, il y a des répercussions qui sont plus violentes pour les jeunes car il constitue une catégorie spécifique du prolétariat. Mais cela est dût à leur place spécifique dans l’appareil de production, pas à la crise en tant que telle. Cette place spécifique (catégorie particulière de l’armée de réserve) vient aggraver la situation de la jeunesse par rapport à avant la crise mais cela ne vient pas plus l’aggraver par rapport au reste des travailleurs.

Ceci dit, oui les conséquences de la crise sont plus violentes pour les jeunes. On assiste à un approfondissement de la prolétarisation de la jeunesse dans le contexte d’une dégradation continue des conditions de travail du prolétariat.

Les jeunes sont plus touchés par le chômage, les conditions de travail dont ils bénéficient sont moins bonnes.

Pour illustrer cela, on peut prendre différents exemples. Dans l’Etat Espagnol, le taux de chômage des jeunes a augmenté très fortement pour atteindre 40 % de la population active contre 21 % pour l’ensemble des travailleurs. Bien sûr, cela ne veut pas encore dire que près de 1 jeune sur 2 serait au chômage car il faut différencier le taux de chômage des jeunes calculé sur l’ensemble de la jeunesse et la part des jeunes chômeurs par rapport à l’ensemble des jeunes qui elle est bien plus faible. Mais encore une fois, au delà des chiffres, il reste incontestable que ce qu’exprimait le slogan « juventud sin futuro » des indignés a une réalité sociale importante.

Comme nous l’avons déjà dis, le taux de chômage des jeunes a atteint depuis le début de la crise les 13 %. Cela représente 81,2 millions de jeunes chômeurs dans le monde. C’est dans les pays industrialisés que la hausse du taux de chômage a été la plus importante. En 2008, ce taux était de 13 % et il a atteint 18 % en 2010. L’augmentation a donc été très importante durant les deux premières années de la crise.

Les donnée qui existent sur la qualité du travail des jeunes montrent qu’elle s’est aussi fortement dégradé avec la crise. C’était déjà vrai avant la crise mais cela s’est amplifié : durée du travail plus importante, contrat court ou précaire (au noir), bas salaire, peu ou pas de protection sociale, pas de reconnaissance dans le travail.

Cela peut se ressentir en analysant le phénomène des travailleurs pauvres : ce sont des salariés qui touchent un salaire mais beaucoup trop faible pour pouvoir subvenir à leurs besoins, pour avoir un logement etc. En 2008 dans le monde, il y avait 152 millions de travailleurs pauvres jeunes. C’est à dire que plus d’un jeune travailleur sur 4 était considéré comme pauvre. Dans les pays périphériques du capitalisme, par exemple au Togo, au Mali ou encore au Congo, le nombre de jeunes travailleurs pauvres étaient plus important que le nombre de travailleurs pauvres adultes.

Bien sûr, ces éléments pris indépendamment n’expliquent pas grand chose. Ils permettent juste d’avoir un aperçu de la situation et des répercussions de la crise sur les jeunes à travers les différents pays. Ils sont à mettre en lien avec une analyse des répercussions différenciés que peut avoir la crise en fonction des pays. Car la crise produit des contradictions importantes. A la fois, il y a une sorte d’homogénéisation des conditions de la jeunesse à travers le monde et en même temps les conséquences de la crise sont assez différentes d’un pays à un autre, notamment en fonction de la place qu’occupent les différentes économies dans le système capitaliste mondial.

Pour commencer par les différences, on constate que dans les pays dits « en développement », c’est à dire les pays sous domination impérialiste, le travail des jeunes se développe essentiellement dans le cadre d’un travail gratuit dans le cadre de la famille. Au Bénin par exemple, la moitié des jeunes ont un emploi non rémunéré dans le cadre de la famille contre un peu plus de 7 % des adultes. Et les chances d’obtenir par la suite un emploi salarié « normal » sont très limitées. La crise produit alors un double effet : conséquences sur l’emploi des jeunes avec une détérioration des conditions de travail (absence de rémunération) et repli vers la cellule familiale. Il y a donc une double aggravation des conditions de vie de la jeunesse qui dépend de plus en plus de l’institution familiale et peut de moins de moins s’en émanciper. Ce n’est donc pas un hasard si ce type de mécanisme se développe essentiellement dans les pays sous domination impérialiste où les conditions d’exploitation favorisent la prise de la famille sur la jeunesse.

Mais la crise ne produit pas qu’une différenciation entre les jeunesses. Paradoxalement, l’aggravation des conditions de vie et de travail pousse à une certaine homogénéisation des préoccupations et des conditions de vie. Le chômage et la précarité importante sont le lot commun ou l’avenir de la jeunesse partout à travers le monde. Et c’est contre cet avenir qui n’en est pas un que les jeunes de Tunisie se sont mobilisés en étant à l’origine de la révolution. Ce n’est donc pas un hasard si ces révolutions ont trouvé un écho particulièrement important dans la jeunesse des pays du nord de la méditerranée. Le mouvement des indignés, là où il a eu une importance réelle comme en Grèce ou dans l’Etat Espagnol a été largement impulsé par les jeunes précaires, les générations 700 ou 1000 euros en référence au salaire moyen d’embauche que nous connaissons. Mais ce n’est pas un hasard non plus si c’est en Tunisie ou en Egypte, dans la région de l’Afrique du Nord, que les mobilisations sont devenues des processus révolutionnaires. Pour reprendre une vieille expression, le maillon a cassé à l’endroit le plus faible de la chaîne capitaliste mondiale et donc là où les conditions d’exploitation étaient les plus dures. En effet, quand on observe à nouveau les taux de chômage à l’échelle internationale, on constate que c’est en Afrique du Nord que le taux de chômage des jeunes est le plus important de partout à travers le monde. Il évolue depuis 20 ans maintenant entre 30 % au milieu des années 90 à près de 24 % aujourd’hui.

Ainsi, il est important d’analyser que la question de quel avenir nous réserve la société est un élément central. C’est la préoccupation prioritaire des jeunes aujourd’hui car la crise vient obscurcir encore un peu plus nos perspectives d’avenir. Mais cette question est aussi une bombe à retardement pour le capitalisme car elle est source de mobilisations de masse très importantes qui ainsi remettent en question un élément central des politiques des classes dirigeantes. Refuser de payer la crise c’est donc nous battre pour notre avenir et donc contre les conditions d’exploitations que le capitalisme nous réserve aujourd’hui et demain. Et c’est bien la question de à quel avenir pourra-t-on prétendre qui est en jeu au travers de la question des qualifications professionnelles que nous allons maintenant abordées.

2 - Casser les qualifications pour briser les garanties collectives

Depuis plusieurs années maintenant, l’université et le lycée sont le cadre de nombreuses mobilisations de la jeunesse. Ce n’est pas un hasard. La jeunesse scolarisée aujourd’hui n’est plus la même qu’auparavant. La scolarité en France est obligatoire jusqu’à 16 ans. On y retrouve donc l’ensemble des couches sociales qui composent la jeunesse, des plus populaires aux couches issues directement de la bourgeoisie. L’université s’est également beaucoup transformée. Des 200 000 étudiants issus de la petite-bourgeoisie de Mai 68 on est passé à 2,2 millions d’étudiants. Si l’accès aux études supérieures restent encore limité pour les enfants d’ouvriers, on est très loin d’y rencontrer une jeunesse dorée. Plus d’un étudiant sur deux est obligé de se salarier pour financer ses études. Dans le 93, un lycéen sur 5 travaille pour financer ses études.

Le système éducatif concentre donc de plus en plus de jeunes - plus de 5 millions de jeunes scolarisés en France, c’est une situation unique dans l’histoire du capitalisme que connait le système éducatif - et une jeunesse de plus en plus prolétarisée tant du point de vue de ses conditions de vie actuelle que de son avenir. Et c’est là l’un des aspects qui explique les mobilisations importantes de la jeunesse scolarisée. Placée au cœur des attaques, l’éducation même prise dans les contradictions du système capitaliste, reste encore perçu comme un moyen de s’en sortir plus tard, de pouvoir décrocher un boulot pas trop mal payé etc. C’est donc contre la dégradation de son avenir que la jeunesse scolarisée se mobilisent contre les réformes de l’éducation.

Au cœur des attaques des gouvernements, se trouve la question du diplôme. Rappelons que le BAC constitue le premier diplôme universitaire. Pour la classe dirigeante, il s’agit maintenant d’en finir avec le diplôme comme arme contre le chômage et pour de bonnes conditions de travail.

Car effectivement, le diplôme constitue bien une arme pour s’en sortir sur le marché du travail. Quand on s’intéresse à la façon dont le chômage touche les jeunes en fonction de leur diplôme, on se rend compte, en prenant les statistiques des 30 dernières années que les jeunes sans diplôme ont deux fois plus de chance d’être touché par le chômage que les jeunes diplômés du supérieur. Par exemple, en 2009 avec la crise, l’écart est assez impressionnant : les jeunes sans diplôme ont un taux de chômage de près de 50 % alors que les diplômés du supérieur n’en sont qu’à un peu moins de 10 %. De plus, quand on compare les évolutions toujours sur les 30 dernières années, on se rend compte que les diplômés du supérieur ont un taux de chômage beaucoup plus stable. La courbe des sans-diplôme est faite de dents de scie dont les pics correspondent aux années de rigueur ou de crise économique pour le capitalisme : on est donc beaucoup plus soumis aux aléas des évolutions de l’économie lorsqu’on n’est pas protégé par un diplôme. Le niveau de formation a donc bien une incidence sur le chômage des jeunes. Mais alors, pourquoi ne pas faire confiance au gouvernement lorsqu’il nous explique qu’il veut faire atteindre 50 % d’une classe d’âge au niveau licence ? D’après nos chiffres, cela permettrai effectivement de lutter contre le chômage des jeunes. Il y a deux problèmes dans cette affirmation. D’une part c’est lire la statistique à l’envers. Le fait que le diplôme protège plus contre la possibilité d’être touché par le chômage ne signifie pas que plus il y a de diplômés et plus le chômage baisse.

Et d’autre part, pour répondre à la question, il faut d’abord répondre à la question : qu’est-ce qu’un diplôme ?

Évidemment plusieurs réponses peuvent être apportées. Car en définitive, le diplôme n’est pas quelque chose d’abstrait qui de tout temps flotterai au dessus de la réalité de la lutte des classes et des contradictions de l’économie capitaliste. Au contraire, le diplôme s’inscrit dans ces contradictions et est un enjeu de rapport de forces entre notre classe sociale et le patronat. Pour nous, un diplôme doit donc être défini en fonction de nos intérêts, en fonction de ce qui permet de garantir nos droits, nos salaires, nos conditions de travail face au patronat, justement dans le cadre, d’abord et avant tout, d’un rapport de force collectif issu de nos mobilisations. Le diplôme et plus généralement les textes de lois qui les régissent ne sont que le reflet à un instant T du rapport de force entre les travailleurs et la bourgeoisie.

Alors, de notre point de vue, du point de vue de la défense des intérêts des jeunes et des travailleurs, qu’est-ce qu’un diplôme, un bon diplôme ?

D’un point de vue général, un diplôme peut être défini comme l’alliance de deux choses : d’un côté la certification, de l’autre la qualification.

La certification correspond à un niveau de savoir et de savoir-faire atteint avec l’obtention du diplôme.

La qualification correspond à l’ouverture d’un certain nombre de droits dans le monde du travail. La qualification se matérialise dans les conventions collectives. Les conventions collectives sont des textes négociés branche par branche entre le patronat et les syndicats, qui fixent une grille des qualifications. Dans la grille, chaque diplôme correspond à un niveau de qualification (employé, cadre...), à un salaire d’embauche, à une augmentation au bout de tant d’années d’ancienneté. C’est aussi dans les conventions collectives que les nombres de jours de congé, les primes, etc, sont inscrits. Quand l’employeur ne respecte pas la convention collectives de sa branche d’activité, l’employé peut l’attaquer aux prud’hommes (=le tribunal pour le droit du travail) et se faire rembourser par des indemnités.

Ce qui permet donc d’obtenir des garanties sur le marché du travail tout en ayant acquis une série de connaissances c’est donc bien la combinaison d’une certification et d’une qualification. C’est ce qui fait un diplôme de qualité. Mais pour que ça marche, il faut des diplômes nationaux, car le diplôme est pour nous d’abord une arme collective et pas individuelle.

Un diplôme national c’est un diplôme qui contient partout les mêmes programmes, avec le même intitulé et des modalités de contrôle égale (MCC). Il y une égalité entre les gens qui obtiennent ces diplômes et ils peuvent tous revendiquer les mêmes droits. Cela veut aussi dire qu’ils sont nombreux à avoir le même diplôme sur toute la France. Du coup, ils peuvent négocier collectivement face au patron, à travers les syndicats. Forcément, les syndicats ont beaucoup plus de poids quand ils négocient en faveur de milliers de personnes titulaires du même diplôme, et ils peuvent gagner des droits (13ème mois de salaires, primes, congés payés, etc).

Si le diplôme est individualisé, « à la carte », le titulaire du diplôme est seul face à son employeur. Il n’a aucun texte à force juridique pour s’appuyer quand il négocie son contrat de travail. Forcément, il y perd beaucoup. Dans le contexte du chômage de masse, l’employeur embauchera le plus souvent celui qui est prêt à accepter de faire des heures sup payées en heures normales, de changer ses horaires au dernier moment, bref d’être payé le moins possible pour travailler le plus possible, et de la façon qui est pratique pour le patron. On remarque déjà dans le cas des Licences Professionnelles (qui ne sont pas reconnues dans les convention collectives), que les personnes qui sont censés être qualifiées à un niveau de cadre, comme les diplômés de Licence normale, sont en fait embauchés à un niveau d’employé. Ils ont un salaire plus faible, un statut moins confortable.

C’est là que se situe le cœur de l’offensive de la classe dirigeante : contre nos qualifications. C’est ce qu’on appelle la déqualification. C’est quand les diplômes certifient un niveau de savoir et savoir-faire mais ne donnent aucun droit garanti dans le monde du travail. Il y a une déconnexion qui est opérée entre la certification et la qualification et cette dernière est réduite de plus en plus à peau de chagrin. En définitive, le processus de déqualification conduit à l’individualisation des négociations entre l’employeur et l’employé. En effet, la qualification n’existant plus ou n’étant plus intrinsèquement comprise dans le diplôme, comme quelque chose d’automatique, il n’existe plus aucune garantie juridique, légale de rémunération et de conditions de travail. Cela permet de poursuivre l’objectif de la baisse du coût de la main d’oeuvre (=la baisse des salaires pour les salariés) par le biais du diplôme, alors que le CPE, comme expliqué dans l’introduction, remplissait cet objectif par le biais du contrat de travail.

De plus en plus, la qualification professionnelle délivrée par le diplôme disparait, le diplôme se résume à une certification. C’est à dire un certificat de compétences acquises lors de la scolarité mais qui n’a pas pour corollaire immédiat sur le marché du travail une obligation contraignante pour le patron. C’est le « portefeuille de compétences » ou le « socle commun de connaissances » que le gouvernement nous vend à toutes les sauces. Ce n’est d’ailleurs pas qu’une lubie. Dans les « écoles de la deuxième chance » - qui sont pour faire simple des écoles dérogatoires pour les élèves en échec scolaire et qui sont le modèle parfait de l’école soumise au contrôle et aux intérêt du patronat – n’est délivré en fin de scolarité qu’un « certificat de compétences acquises ».

Mais même cette certification est de plus en plus remise en cause. Le but de la classe dirigeante est de briser le diplôme dans son ensemble. En effet, la certification du diplôme correspond aussi à des acquis qu’il est possible de faire valoir sur le marché travail. En effet, lorsqu’on examine dans le détail l’organisation d’une convention collective, elle précise les rémunérations et conditions de travail en fonction de savoir-faire. Exemple ConvColl. Or, la certification correspond justement à un niveau de reconnaissance de savoir et de savoir-faire. Mais pour valider un niveau cohérent, il existe une cohérence pédagogique dans le contenu des formations. C’est à cela que le gouvernement s’attaque aussi en partie.

L’exemple de la professionnalisation des diplômes illustre parfaitement cela. A la place de savoirs et de savoir-faire sont insérés des compétences directement utile aux besoins des entreprises pour renforcer l’employabilité des diplômés. Cela correspond à l’idée que le problème du chômage des jeunes est lié à une inadéquation entre le système éducatif, archaïque, lent, inadapté, un mammouth à dégraisser comme disait Claude Allegre et le marché du travail dynamique, compétitif et concurrentiel. Pour résoudre ce problème on professionnalise les formations. Cela consiste essentiellement en deux mécanismes : la création de diplômes professionnels directement adaptés aux besoins des entreprises (les licences pro « chargé de clientèle crédit mutuelle » etc.) et la mise en place de contenu professionnalisant à la place d’enseignements disciplinaires.

Un exemple des dernières réformes du système éducatif illustrent de manière concrète la politique que mène le gouvernement : la réforme du lycée engagé par Luc Chatel :

Il s’agit, sous couvert d’une rénovation du lycée et de l’organisation des enseignements pour favoriser la réussite des élèves de briser le cadre national du bac. De plus en plus, les lycées développent des « projets d’établissement » différents d’un lycée à l’autre renforçant la mise en place d’un lycée à plusieurs vitesses. Mais au sein d’un même établissement une différenciation dans les parcours et les programmes s’opèrent, notamment par la mise en place d’enseignement différent en fonction des élèves. Les heures de soutien individualisées ou encore les enseignements d’explorations qui se multiplient visent à construire un parcours de formation, et en définitive un BAC, à la carte, différent en fonction de l’élève, de ses résultats et du lycée dans lequel il se sera déroulé. Comment défendre des règles d’inscriptions à l’université communes dans ces conditions ? Comment prétendre faire bénéficier aux titulaires du BAC d’un niveau de rémunération minimum sur le marché du travail ? Cela devient tout simplement une affaire personnelle où il faut se vendre de la manière la plus compétitive possible face à l’employeur.

Pour conclure sur ces éléments, on constate donc que l’offensive que mène la classe dirigeante sur nos diplômes poursuit un objectif similaire à celle menée contre les salariés : faire baisser le coût du travail. Pour cela, il s’agit d’en finir avec toutes formes de garanties collectives en brisant structurellement ce qui les garantie pour les générations futures : les qualifications professionnelles. La question des qualifications professionnelles a donc une influence directe sur les conditions de travail, de salaires et d’embauches des jeunes. De ce fait, et parce que ce qui remet en question les droits d’une partie de la classe ouvrière finit par l’affecter toute entière elle concerne l’ensemble des travailleurs. D’une part parce qu’elle fait jouer à plein la concurrence qui règne sur le marché du travail en abolissant la protection collective dont peuvent bénéficier les salariés par les conventions collectives et autres. Mais de manière plus grave encore car elle concerne l’ensemble des futurs travailleurs. Dans une dizaine d’année, quand les réformes de l’éducation seront bien installées et que le morcellement des diplômes aura définitivement mis fin aux qualifications reconnues face au patronat, les conditions d’embauches et les conditions de travail dans leur ensemble seront très fortement dégradées. La précarité qui sévit aujourd’hui de plus en plus et qui est en définitive le résultat de l’aggravation des conditions de travail sera démultiplié. Il ne s’agit pas de peindre un tableau noir des années qui viennent mais de comprendre que la question des qualifications, du travail et du chômage des jeunes est un enjeu du rapport de force entre les classes dans leur ensemble et pas juste d’une partie de notre camp social – les jeunes – contre la classe dirigeante. D’une part car seul, les jeunes ne peuvent pas gagner, mais aussi parce que se battre pour les diplômes aujourd’hui, c’est se battre directement pour le salaire de l’ensemble des travailleurs.

Conclusion

La question du chômage des jeunes a donc une double dimension qui rend cette question centrale :

- d’abord du point de vue de la jeunesse : au travers de ces éléments c’est la question de la place de la jeunesse dans la société qui se pose.

Du point de vue des capitalistes, il s’agit de faire de la jeunesse une variable d’ajustement à l’économie de marché. En temps de crise, la jeunesse est donc un moyen, un biais, un vecteur pour leurs attaques contre l’une des parties les plus exposées du prolétariat pour ainsi dégrader les conditions de vie de toute la classe ouvrière. De notre point de vue, c’est la question de notre avenir qui se posent.

Génération sacrifiée, jeunesse sans futur, génération smic, … voilà ce qu’ils nous réservent et voilà ce que nous refusons. Il nous reste toute notre vie à construire dans cette société et nous refusons qu’elle soit soumis aux logiques de l’économie capitaliste. Il y a ici en germe un potentiel très important. Car quelque part, pour défendre une autre perspective d’avenir que celle que nous réserve les capitalistes, c’est bien au capitalisme lui-même qu’il faut s’en prendre. C’est la source d’une radicalisation de la jeunesse très importante. C’est aussi pour cela que les gouvernements craignent souvent les mobilisations de la jeunesse. Car l’avenir qu’une société réserve à sa jeunesse reflète les priorités de cette société. La jeunesse peut rapidement remettre en cause, d’un point de vue idéologique, le système. Et par ses luttes et ses mobilisations concrètes, elle a une capacité d’entraînement du reste de notre camp social. Cela forme un cocktail explosif pour la bourgeoisie. S’attaquer à la jeunesse c’est donc toujours marcher sur des œufs. En témoignent d’ailleurs les mobilisations en Europe, de même que les révolutions au sud de la méditerranée.

- cette question est centrale ensuite du point de vue de l’ensemble de notre camp social.

Comme expliqué pendant cette introduction, le chômage des jeunes, la dégradation spécifique de leur conditions de travail - à laquelle la classe dirigeante s’attelle avec tant de force en brisant les qualifications professionnelles et en multipliant les contrats de travail précaires pour les jeunes – est une attaque contre tout les travailleurs. Par la mise en concurrence permanente entre les travailleurs de l’organisation du travail capitaliste, affaiblir une partie de notre classe c’est affaiblir l’ensemble. C’est donc à une riposte de l’ensemble de notre camp social qu’il faut s’atteler, tant du point de vue de nos intérêts de classe que des conditions qui rendront la victoire possible, car les jeunes ne gagneront pas seuls.

Ainsi, l’importance de cette question doit nous conduire à lui donner une place centrale dans la campagne présidentielle que nous allons mener, notamment dans son volet jeune. Pas tant du point de vue de l’analyse précise et des données statistiques que l’introduction a donné. Mais surtout du point de vue du profil politique que nous voulons lui donner : Notre avenir ne payera pas leurs crises ! C’est l’axe qui permet d’unifier nos préoccupations, de répondre à l’offensive globale de la classe dirigeante contre les jeunes, de faire écho aux luttes réelles de la jeunesse et de prendre concrètement des initiatives de luttes.

Bien sûr, nous devons décliner ce profil autour d’axes et de revendications concrètes, pour faire exister un programme d’urgence pour la jeunesse en expliquant que pour l’imposer, il ne faudra compter que sur nos luttes, les faire converger avec celle des travailleurs et rompre avec cette société pour en construire une autre.

Pour ne citer que quelque uns de ces axes, nous pourrons mettre en avant :

- le refus des contrats précaires spécifiques aux jeunes, un CDI pour tous

- le cadrage national des diplômes avec reconnaissance des qualifications dans les conventions collectives (la CGT par exemple avance sur cette question en donnant la grille salariale suivante :

- niveau Bep / Cap : 1,2 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit 1 920 € brut ;

- niveau Bac : 1,4 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit 2 240 € brut ;

- niveau Bts / Deug / Dut : 1,6 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit 2 560 € brut ;

- niveau Licence / Maîtrise : 1,8 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit 2 880 € brut ;

- niveau Bac + 5 / Ingénieur : 2 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification, soit : 3 200 € brut ;

- niveau Doctorat : 2,3 fois le salaire minimum de première embauche sans qualification soit : 3 680 € brut.)

- Une allocation d’autonomie pour tous les jeunes, à hauteur du SMIC et financée par une branche jeunesse de la sécurité sociale, financée par des cotisations patronales.

Définition :

chômeur au sens du BIT : En application de la définition internationale adoptée en 1982 par le Bureau international du travail (BIT), un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions :

- être sans emploi, c’est à dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine de référence ;

- être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;

- avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.