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Topo réunion publique : Crise, luttes des jeunes et des travailleurs en Europe

dimanche 12 décembre 2010, par Secrétariat jeune


I) Retour sur la crise

1) La crise de 2007-2008 :

La crise que connaît le système capitaliste actuellement a débuté en 2007 avec la crise des subprimes. Les prêts subprime étaient des prêts immobiliers consentis par les banques à des ménages à faibles revenus aux Etats Unis. Les banques n’ont pas considéré les risques de défaut de remboursement car la hausse continue des prix de l’immobilier constituait pour les banques une garantie de la vente du bien. Mais en 2007 cette politique a brutalement montré ses limites. Le ralentissement de l’économie américaine a suscité une multiplication de saisies immobilières. Dans l’incapacité de rembourser , les emprunteurs ont vu leur maison saisie. 3 millions de familles ont ainsi été jetées à la rue aux Etats Unis. On a ensuite assisté à un effondrement du marché interbancaire (les banques ont cessé de se prêter les unes aux autres), et à une crise de liquidité des banques. A partir de septembre 2007, compte tenu de l’internationalisation des systèmes bancaires, la crise est sortie des Etats Unis et a a franchi l’Atlantique. En quelques mois plusieurs banques ont fait faillite et les Etats ont alors mis en place des plans de sauvetage des banques de plusieurs centaines de milliards de dollars. Mais injecter de l’argent dans un système économique en crise profonde ne résout pas ses problèmes. Cela marque juste une pause puisque le capitalisme est un système par nature déséquilibré. Il en porte en son sein des contradictions qui rendent les crises inévitables. Le système capitaliste est basé sur la concurrence entre capitaux privés. Cette concurrence aboutit à une tendance permanente à l’accumulation du capital, : chaque capitaliste tend à investir sans cesse, pour améliorer sa productivité. Or, cela crée une tendance à la surproduction : on produit trop de marchandises par rapport à ce que le marché peut absorber. En effet, le capitalisme a besoin de profit, bien sûr, mais il faut aussi que les marchandises soient effectivement vendues, de manière à empocher réellement ce profit, à le « réaliser ». Or les deux nécessités sont contradictoires : en faisant pression sur les salaires pour augmenter son taux de plus-value, les capitalistes compromettent l’achat des marchandises produites. En résumé, les capitalistes produisent à outrance mais parallèlement à cela ils n’augmentent pas les salaires = il n’y a donc personne pour acheter les marchandises. CQFD !

Dans la crise des subprimes, c’est le défaut de paiement des américains pauvres endettés jusqu’au cou qui a déclenché la crise. Tout est parti d’un défaut de la demande, c’est à dire d’une « surproduction » de maisons par rapport à la demande solvable (plus de maisons à financer que ce que les ménages peuvent consommer, non pas parce qu’il n’y a pas besoin de logements mais parce que les logements sont trop chers). La crise que nous connaissons n’est donc pas cantonnée à la finance ; c’est bien dans la nature même du capitalisme qu’il faut chercher les causes de ce qui arrive.

Le fait des crises économiques périodiques est inhérent au régime capitaliste et reste insurmontable pour lui. Les crises sont la manifestation la plus nette de la contradiction fondamentale du régime, et le rappel périodique qu’il est condamné à mourir tôt ou tard.

2) La crise de la dette que nous connaissons aujourd’hui

Les deux rebondissements de la crise dont nous avons beaucoup entendu parler, ce sont les cas de la Grèce et de l’Irlande. Dans ces deux cas, l’Etat a été menacé de faillite en raison d’une dette publique trop importante et jugée trop risquée par les marchés. Dans ces deux pays, la solution a été la même : un plan d’ « aide » du FMI et de l’Europe pour renflouer les banques et l’Etat en échange d’une cure de rigueur très lourde à payer pour les travailleurs.

Revenons sur le cas de l’Irlande : Les banques ont lourdement investi dans l’immobilier dans les années 2000 et l’Etat les y a fortement incité en baissant les taux d’intérêts et en abaissant la fiscalité dans ce secteur. Mais la production de logement s’est avérée beaucoup trop importante comparée à la capacité d’achat de la population. Le marché s’est donc effondré. On a atteint un taux d’inoccupation des logements de 15% (il est de 8% en France, ce qui est déjà très haut). Les banques, menacées de faillite, ont dû être renflouées par l’Etat qui a accumulé les titres pourris. Sa dette publique est devenue insoutenable et ses actifs sans valeurs menaçaient tout le marché européen. Les bourgeoisies des autres pays l’ont donc forcé à accepter un plan d’aide dont la contrepartie est bien sûr l’austérité pour la population.

En bref, la crise de 2008 a surtout été amortie par la destruction de capital ( destruction de capital fictif : dévalorisation de titres ou effacement total de certaines catégories de créances + destruction de capital réel : licenciements, etc)

Les travailleurs ont subi le poids de la destruction de capital fictif en qualité de retraités. Ils l’ont subi aussi comme propriétaires hypothéqués expulsés de leur maison. Dans les pays touchés par la crise, le capital et l’Etat ont infligé aux travailleurs une double, voire une triple peine, le licenciement, la fonte de leurs droits à pension et la perte de leur logement.

Aujourd’hui, pour le capital et l’Etat la tache est de tenter de faire un pas de plus et de faire peser le poids de la crise partout par le biais de la dette publique. On nous explique que la dette publique est trop lourde et qu’il faut la diminuer, que le seul moyen de la faire baisser, c’est de réduire les dépenses et donc de mettre en place des plans d’austérité. C’est ce que nous allons voir maintenant.

II) La bourgeoisie attaque

Face à la crise que nous connaissons la bourgeoisie, les gouvernements de tous les pays mettent en place ce qu’ils appellent des « plans de relance ». Ces plans ont certes eu un effet : certaines faillites ont pu être évitées, certains secteurs économiques ont été quelque peu stimulés mais en aucun cas ils n’ont mis fin à la crise ou sauvé le capitalisme.

1) Plans de relance : quand l’Etat est au service de la bourgeoisie

un rappel des plans de sauvetage des banques, combien ça a coûté, parler des profits records des grosses banques qui ont profité de la crise pour racheter des tas de banques plus petites (BNP Paribas, Chase Bank par exemple) ;

un rappel des aides aux multinationales en difficulté, dans l’automobile en particulier, et des licenciements massifs dont on entend parler tous les jours depuis 2008

Qu’on ne nous fasse plus croire que les plans de relance de l’économie servent à autre chose qu’à relancer les profits.

Les plans de relance s’inscrivent dans un contexte de privatisation des profits et de socialisation des pertes dans tous les pays touchés par la crise. Des centaines de milliards de dollars ou d’euros ont été versés aux banques aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Cette soudaine intervention de l’Etat dans l’économie qui s’est traduite dans des sommes à peine envisageables par le commun des mortels, constitue une rupture totale par rapport à la doctrine néoclassique qu’on a l’habitude d’entendre. Cependant, si l’on s’intéresse à l’histoire de l’économie capitaliste et à son fonctionnement en général, on remarque que cet interventionnisme dont tout le monde semble s’étonner en même temps que de s’en réjouir, cet interventionnisme donc n’est ni une nouveauté ni une aberration du point de vue de l’économie capitaliste. En effet, et comme l’écrit Mandel, économiste marxiste de renom, « dans un système capitaliste qui courre à sa perte, l’Etat doit devenir le garant du profit capitaliste ». Ainsi, après la crise de 1929 l’économie et donc le profit ont été relancés par l’intervention de l’Etat et de son « new deal ». Depuis cette grande crise, l’intervention de l’Etat dans l’économie a été consciente, de plus en plus large, régulière et systématique pour sauver le régime par temps de crise. C’est d’ailleurs parce que la Banque centrale américaine a commencé à intervenir dans l’économie dès les premières faillites bancaires que la crise ne s’est pas traduite par un krach en quelques jours de toute l’économie comme en 29 mais comme un glissement étalé sur plusieurs mois.

Les plans de relance ne font que relancer la spirale de l’endettement sans bien sûr remettre aucunement en cause le fonctionnement de l’économie. Or quelles sont les conséquences très simples de l’inflation et de l’augmentation de la dette pour les classes pauvres dans chaque économie nationale ? Les politiques de rigueur budgétaire dont nous allons parler maintenant.

2) Les plans d’austérité dans toute l’Europe :

En effet, ces soit disant « plans de relance » sont en réalité des plans d ’austérité et évidemment que ce soit des gouvernements de droite (Angleterre, France, Italie), chrétiens-démocrates (Allemagne) ou soi-disant ‘socialistes’ (Grèce, Espagne, Portugal), tous sont d’accord : ce sera aux jeunes et aux travailleurs de payer la crise.

En France, le chômage a augmenté de plus de 16 % en un an et on ne compte plus les entreprises qui licencient tout en faisant des profits ainsi que les dizaines de milliers d’emploi supprimés dans la fonction publique.

France : réforme des retraites fait partie du plan d’austérité + tout le reste (suppressions de poste dans la fonction publique, réforme de la sécu, etc.)

Plans d’austérité, petit tour d’Europe :

Allemagne :

- Plan de rigueur de 86 milliards d’euros sur 4 ans 

- Gel des salaires des fonctionnaires.

- 15.000 emplois disparaîtront dans la fonction publique d’ici à 2014

- Coupes dans les aides sociales (baisse de l’indemnisation des chômeurs de longue durée)

Grande Bretagne :

- Coupes dans les allocations sociales (gel des allocations sociales à l’enfance, aides aux logements et aides aux personnes handicapées)

- Coupes de 80% pour le budget de l’enseignement ainsi qu’une augmentation des frais d’inscription pour s’inscrire à la fac de plus de 3000 euros.

-  Une hausse de la TVA attendue de 17,5%, à 20%

Italie : un plan de 24 milliards d’euros sur deux années

- Gel pendant trois ans des salaires des fonctionnaires

- 130 000 emplois en moins dans l’éducation entre 2009 et 2013

Etat Espagnol :

- Baisse des salaires des fonctionnaires de 5% en moyenne en 2010 puis gel en 2011

- Gel des retraites en 2011

- Réduction des investissements publics de 6,042 milliards d’€ d’ici 2011

- Gel des embauches dans la fonction publique

- Baisse des indemnités de licenciement

- Report de l’âge légal de la retraite de 65 à 67 ans

- Augmentation de la TVA de 2% qui va passer de 16 à 18%

Portugal :

Lisbonne a renforcé en mai ses objectifs de réduction de son déficit budgétaire. Après l’annonce en février d’un programme axé sur une réduction des dépenses, le gouvernement a décidé une hausse générale des impôts.

Grèce :

En 2009, le déficit grec était proche de 14% du PIB, Athènes veut le ramener sous la barre des 3% d’ici 4 ans. Pour y parvenir, la Grèce a procédé à des hausses des prélèvements obligatoires, de la TVA notamment, et des coupes salariales drastiques dans la fonction publique. La réforme des retraites sera également engagée plus tôt que prévu en Grèce, après les recommandations de la Commission européenne.

Coupes budgétaires, hausses des impôts et de la TVA, gels et baisses des salaires des fonctionnaires ou encore réductions ( du train de vie de l’Etat ) des dépenses de l’Etat au détriment des jeunes et des travailleurs (moins d’argent pour la santé, l’éducation, la petite enfance, etc)… Les recettes pour faire des économies sont les mêmes partout en Europe. Et nous l’avons bien vu , face à ces attaques, les jeunes et les travailleurs ne se laissent pas faire, ils résistent.

Car ne l’oublions pas, les attaques de la bourgeoisie pour relancer les profits seront d’autant plus importantes que le rapport de force sera en faveur de la bourgeoisie, que le moral de la classe ouvrière aura été repoussé vers son point le plus bas en acculant les gens à avoir peur des licenciements à venir et surtout en les convainquant que ceux-ci sont inéluctables car ils permettront de vaincre la crise. Il faut inverser la vapeur par la lutte.

III) Les jeunes et les travailleurs contre attaquent : les résistances

1) Les luttes des jeunes et des travailleurs :

Si la politique anti-crise a énormément coûté, elle a très peu résolu. Après 30 années de néolibéralisme et son lot quotidien de précarisation des conditions de vie et de travail, la colère était déjà latente dans la société. Que la politique de ces 30 dernières années aboutisse à une crise avec des millions de pertes d’emplois et une austérité généralisée, c’est largement plus qu’une goutte d’eau dans un vase déjà plein.

En 2009, face aux licenciements massifs, des grèves nombreuses mais souvent isolées se sont déclenchées dans de nombreuses entreprises, notamment dans le secteur automobile où les patrons ont licencié en masse et fermé de nombreux sites.

On a connu en France des luttes exemplaires qui ont marqué les esprits, même si les luttes sont restées locales et que le rapport de force n’a pas permis d’aller plus loin que des victoires ponctuelles.

Exemple de Continental :

Chantage aux salaires et malgré un accord par lequel les salariés acceptaient des baisses de salaire, annonce de la fermeture du site de Clairoix dans l’Oise.

Grève des « Conti » exemplaire : liens avec d’autres boîtes en lutte du secteur et de la région ; liens entre France et Allemagne = nécessité d’une riposte internationale.

Mais reste au final une grève d’une seule entreprise. Le site a fini par fermer malgré tout, mais après que les travailleurs ont forcé le patron augmenter les primes de départ. Les travailleurs n’ont pas eu le rapport de force suffisant pour aller plus loin mais cette grève a montré que dans la tête de beaucoup de travailleurs, il y a la volonté de ne pas se laisser imposer des licenciements dûs à une crise dont ils ne sont pas responsables.

Depuis 2009 jusqu’à aujourd’hui, des luttes ont montré le ras-le-bol des jeunes et des travailleurs et leur volonté de ne pas payer la crise. Ces luttes ont pris des formes diverses selon les pays allant des manifestation massives massives mais d’une journée à des mouvements de grève qui durent davantage.

La jeunesse de Grèce a ouvert le feu à l’hiver 2008-2009.

Puis il y a eu des journées de manifestations dans divers pays – dont la France le 29 janvier et le 19 mars 2009 notamment.

Puis des manifestations massives de travailleurs en Grèce, du public et du privé, pendant plusieurs semaines au printemps 2010.

Ensuite le mouvement important que nous venons de vivre en France sur la question des retraites. Puis presque aussitôt, des manifestations historiques quant au nombre de participants, fin novembre, au Portugal et en Irlande.

Ces dernières semaines, ça a été au tour des étudiants qui sont sortis dans les rues en Angleterre, contre l’augmentation des frais d’inscription universitaire. Puis aux étudiants en Italie, en ce moment même en lutte, contre les coupes budgétaires et les suppressions de postes d’enseignants et de chercheurs.

D’où qu’ils soient, les capitalistes n’ont aucun avenir décent à proposer aux jeunes et aux travailleurs. D’où qu’ils soient, les jeunes et les travailleurs eux ont les mêmes intérêts à défendre !!!

2) Comment lutter contre les attaques à venir ?

Toutes ces luttes dont je viens de parler n’ont pas réussi à imposer un rapport de force suffisant, à l’échelle nationale et internationale, pour que la classe dirigeante recule.

Les attaques vont donc continuer de pleuvoir mais prennent des formes différentes selon les pays :

dans les « PIGS »,qui sont des économies très spécialisées qui avaient fondé toute leur croissance sur un ou deux secteurs et qui sont à la merci de l’aide du FMI et de l’Europe, des plans d’austérité drastiques ont été mis en place pour donner un gage aux marchés de leur capacité à rembourser leur dette. Bien sûr, comme on l’a déjà dit, ce remboursement pèse sur les classes populaires alors que la dette a été contractée au profit du patronat, des banques, bref d’une minorité de profiteurs.

dans les économies plus puissantes et plus diversifiées comme l’Allemagne ou la France, les attaques sont tout aussi dures mais ne sont pas présentées en bloc et sont donc plus insidieuses. Les gouvernements ne sont pas au pied du mur, en attente d’une aide du FMI et peuvent se permettre de faire passer les réformes une à une. En France, on nous a d’abord annoncé en 2009 des réduction d’effectifs dans la fonction publique, la défiscalisation des heures supplémentaires pour que les patrons puisse facilement faire travailler plus ; puis il y a eu les réformes phares, celles que le MEDEF attendaient depuis longtemps avec en première ligne la réforme des retraites, puis la suppression de l’ISF et maintenant les annonces de réformes de la sécu ( ?)

=> Nous n’en avons donc pas fini des réformes qui rognent sur tous nos acquis : privatisation des services publics, baisse des pensions de retraite, déremboursement des soins, baisse des salaires, flexibilisation du marché du travail, etc...

Il faut refuser cette logique ; la logique d’un système qui nous dit que pour sortir de la crise, il faut toujours plus se sacrifier. Nous ne voulons pas gérer ce système qui ne laisse que des miettes à notre camp social. Ce que nous voulons ce sont des mesures qui répondent à l’urgence de la situation :

Nous devons imposer des mesures de sauvegarde de l’emploi et des salaires : l’interdiction des licenciements, la transformation de tous les emplois précaires en emplois stables ; l’augmentation des salaires : 300 euros nets de plus pour tous, pas de salaire en dessous de 1600 euros nets, l’échelle mobile des salaires pour empêcher l’inflation de rogner les hausses de salaires.

Nous devons défendre et développer la protection sociale : retraite à 60 ans, à taux plein, après 37,5 annuités ; moyen = prendre sur les profits, augmenter les cotisations dites patronales (donc augmenter le salaire socialisé)

Contre le racisme de la classe dirigeante qui tente de nous diviser : liberté de circulation, d’installation et de travail pour les étrangers. Toutes ces mesures remettent en cause la logique du capitalisme à savoir la propriété privée des moyens de production, les lois du marché et la dictature du profit individuel. Quand on dit interdiction des licenciements, par exemple, ça veut dire que ceux qui produisent les richesses devraient être en mesure de décider de leur avenir. Cela signifie que l’on ne peut pas laisser tout le pouvoir entre les mains d’une minorité qui n’a que le profit pour but.

Notre réponse à la crise est de refuser que les jeunes et les travailleurs payent alors qu’ils ne sont pas responsables.

Rien attendre des élections :

En France comme ailleurs, ne rien attendre des institutions et des partis de la gauche institutionnelle soit parce qu’ils ont déjà renoncé depuis longtemps à défendre notre classe sociale (PS et partis similaires au pouvoir en Europe, ex de l’Espagne où la « gauche » est au pouvoir) soit parce qu’ils veulent donner des débouchés politiques aux luttes dans le cadre du système capitaliste, ce qui ne marche pas (Front de gauche en France, Bloco au Portugal qui a voté le « plan d’aide » à la Grèce,...)

Face aux prochaines attaques, les luttes vont continuer. Comment faire pour qu’elles ne soient pas sans effet ?

Il faut s’organiser ; ne pas rester isolé ; partout où il y a des luttes, commencer par convaincre largement que la lutte locale peut payer, qu’on peut gagner sur des revendications sectorielles mais que les intérêts des travailleurs sont les mêmes partout, qu’il est possible de nouer des liens pour que la mobilisation devienne interprofessionnelle, pour ne pas rester isolé. C’est ce qu’a montré le conflit sur les retraites : le contexte général de grèves a permis aux secteurs les plus combattifs d’obtenir des avancées matérielles dans leur coin (exemple des marins pêcheurs).

Les travailleurs et les jeunes ne peuvent défendre leurs intérêts qu’en intervenant eux-même, en masse, dans la politique par les manifestations, par une grève qui se généralise et se radicalise, qui n’est pas limitée à des journées sans lendemain et qui est en capacité de dépasser les bureaucraties syndicales.

Plus largement, c’est à l’échelle internationale que les jeunes et les travailleurs doivent nouer des liens entre eux car la crise du capitalisme, on l’ a vu, frappe partout et est partout payée par notre camp social.

Ce que les luttes dont nous venons de parler doivent être en capacité d’imposer c’est un nouveau rapport de force à la fois pour se défendre dans le cadre du système, pour gagner au quotidien sur les salaires, sur l’emploi, sur les conditions de travail et d’études, et, à plus long terme, pour sortir de ce système capitaliste.