UN PÉTARD... MOUILLÉ !

lundi 22 octobre 2012, par Secrétariat jeune

Que n’a osé dire Peillon ?! Qu’il fallait peut-être ouvrir un débat sur... la dépénalisation du cannabis !

Ayrault s’est empressé de rappeler à l’ordre son ministre. La droite, elle, s’est précipitée de fustiger la permissivité et les ambiguïtés de la gauche. Copé menace de lancer un « appel à témoins » pour dénoncer les méfaits du cannabis. Il recueillerait sans doute de nouvelles histoires affreuses : après le méchant musulman, voici le vilain dealer qui force les enfants privés de pains au chocolat à s’injecter du crack dans les veines.

Mais pourquoi ne pas aussi lancer un appel à témoins sur les méfaits de l’alcool ? Ou du tabac ? Ou des OGM ? Ou des accidents du travail ? Ou des violences policières... ?

La prohibition permet le développement de réseaux de trafiquants. En 2005, lors de la révolte des quartiers populaires, les « plaques tournantes » de la drogue ont été les lieux les plus épargnés par les incendies et les affrontements avec la police : ces groupes n’ont aucun intérêt à voir le désordre s’installer. Et la drogue elle-même sert de palliatif à la révolte. L’État laisse faire, trop content de voir l’ordre assuré par d’autres. La répression des consommateurs et consommatrices les relègue dans la clandestinité. Les produits ne sont soumis à aucun contrôle sanitaire...

Non, la drogue ce n’est pas « cool ». Elle ne représente pas un mode de vie « rebelle » ou « alternatif ». Mais l’interdire ne mène à rien. Seule la légalisation, et non l’hypocrite dépénalisation, permettrait d’encadrer la production et la consommation, et d’endiguer réellement le problème.